Lettre ouverte à Monsieur le Député de Narbonne, Alain PEREA.


Monsieur le Député,

A peine élu lors des dernières législatives, votre boulimie politique était déjà tournée vers les municipales à Narbonne.

Dans un désir de changement et en perte de repères, les Français ont choisi votre étiquette opportuniste sur de grands discours philosophiques plutôt que sur une ambition nationale et territoriale.

Au milieu de  votre nouvelle mouvance, vous n’avez pas tardé à vous faire un nom dans un hémicycle renouvelé et anonyme, en attirant le scandale sur notre territoire.

Benoîtement, je pensais que vous vous feriez oublier médiatiquement, au moins le temps du pardon, au mieux jusqu’à la fin de la saison de chasse.

J’avais naïvement oublié votre farouche volonté à exister politiquement et à tenter de briguer un mandat de substitution à votre fin de règne législatif annoncée.

En effet, être Maire de Narbonne est une nouvelle opportunité pour vous de vivre encore d’un mandat électif. Après avoir cumulé ou alternativement vécu de nos impôts au travers de vos différentes attributions politiques, administratives ou de vos  missions municipales,  vous tentez de faire croire aux Narbonnais que vous seriez un premier magistrat idoine.

Seulement, je ne suis pas dupe et, avec moi, les habitants de ce territoire qui vous observent sont tout aussi sceptiques, à minima.

La seule question que je vous pose et qui mériterait une longue réponse argumentée, à défaut du constat d’une réalisation : qu’avez-vous fait en qualité de Maire de Villedaigne pour protéger ses habitants contre le risque inondation ? Qu’avez-vous fait  en qualité de Vice-Président du Grand Narbonne à l’aménagement du Territoire ? Qu’avez-vous fait au SYCOT en son temps, au PNR plus récemment, à la Direction Générale des Services de la Ville de Narbonne puis à la Direction Adjointe du Grand Narbonne ?

Qu’avez-vous fait pour servir concrètement la population pendant vos longues années à vivre au crochet des Collectivités ou de l’Etat ?

Je ne m’adresse pas à vous comme à un futur rival.

Je l’ai dit et je vous l’écris, je ne brigue aucun mandat direct, ni comme Maire, ni comme Député. Je serai candidat, au côté du Maire, Didier MOULY, aux prochaines élections municipales pour défendre un bilan de proximité et un futur, équilibré et ambitieux, pour la Ville.

Par cette lettre, je souhaite vous faire comprendre que mes 7 minutes de retard à la cérémonie de dimanche dernier, que vous avez exagérées médiatiquement en 20, sont simplement liées à mes obligations professionnelles. La cohabitation de mes engagements municipaux et professionnels est parfois difficile. Quand je suis pris toute une semaine par la Ville, j’occupe mes week-ends à rattraper mon retard pour que les salariés et les entreprises qui collaborent avec moi  ne soient pas pénalisés par ma volonté personnelle de servir l’intérêt général, par ailleurs.

Je juge important que la société civile s’engage en politique pour éviter justement la multiplication des élus professionnels qui, à votre image, sont coupés des réalités quotidiennes.

Enfin, vous considérez la gestion de la majorité municipale isolée des partenaires institutionnels. Revenez plus souvent sur notre territoire et vous constaterez que la Région, le Département, l’Agglomération collaborent avec la Ville sur une multitude de projets : aire de covoiturage, Musée Narbo Via, rocade Est, Zac des Berges de la Robine…

Contrairement au Sénateur COURTEAU, présent et disponible pour les élus locaux, sans sectarisme quant à l’étiquette politique ou apolitique, nous sommes vierges d’un quelconque rendez-vous constructif avec vous, pour bâtir ou tenter de bâtir le territoire de demain.

Restez Narbonnais plutôt que Girondin, soyez plus modeste dans vos ambitions, travaillez pour votre Ville et son agglomération, concentrez-vous sur le mandat qui vous lie à vos électeurs et vous servirez concrètement – enfin ! – l’intérêt général.

Dans l’espoir qu’à votre tour, vous ne soyez pas en retard au rendez-vous populaire des « Gilets jaunes », samedi 17 novembre,

je vous prie de me croire, Monsieur le Député, votre observateur attentif.

Bertrand MALQUIER